La lecture spirituelle, quelques conseils
Par l’abbé Philippe Toulza f.s.s.p.x
La lecture spirituelle est bénéfique. Charles de Foucauld a écrit : « Si les moines sentent le besoin de lire et de relire les ouvrages des maîtres de la vie spirituelle, les vies de saints, combien plus en a-t-on besoin quand on vit dans le monde, au milieu de tant d’occupations distrayantes ! »
Le but de la lecture spirituelle est de s’initier aux choses de la vie intérieure, de nourrir son âme en vue de la sanctification.
Pour profiter de cette lecture, il est bon de lire afin de nourrir son âme de ce qui est lu : pour donc réformer sa vie, se conformer à la volonté de Dieu, entrer davantage dans l’esprit de prière. Il n’est pas utile de lire beaucoup, mais fructueux de lire lentement, en ménageant des pauses afin de méditer. En un mot, lire dans un esprit de prière. On peut prendre des notes ou mémoriser des citations.
Deux sortes de livres existent. Les vies de saints, d’abord, sont de bonnes lectures spirituelles, car les exemples des amis de Dieu « ont plus d’efficacité pour nous faire pratiquer la vertu qu’une doctrine abstraite », explique le père Garrigou-Lagrange o. p. Les autres livres ensuite, portant davantage sur la doctrine, sont très utiles, surtout les œuvres d’auteurs spirituels vertueux. Il est bon pour commencer de découvrir différents écrivains afin de se faire un panorama. Puis d’identifier un auteur ou des auteurs, un livre ou des livres qui nous font davantage de bien, qui nous « parlent » davantage. Voici de ces livres-là quelques titres fondamentaux.
IVe siècle
Saint Augustin : Confessions (autobiographie spirituelle)
VIIe siècle
Saint Jean Climaque : L’Echelle sainte (chef-d’œuvre de la littérature orientale)
XIe siècle
Saint Anselme o.s.b. : Tous les livres proposant des extraits de ses lettres
XIIe siècle
Saint Bernard de Clairvaux o.cist. : Tous les livres proposant des extraits de ses sermons ; Les collections de ses plus belles pages
XV
e siècle
Thomas A. Kempis o.s.a. (attribué à) : L’imitation de Jésus-Christ (incontournable profondeur, parmi les meilleurs de tous les livres)
XVIe siècle
Sainte Thérèse d’Avila : Le chemin de la perfection (maîtresse de vie)
XVIIe siècle
Saint François de Sales : Introduction à la vie dévote (conseils fondamentaux) ; L’amour qui choisit (extraits sélectionnés des œuvres du saint)
XVIIIe siècle
Saint Alphonse de Liguori c.s.s.r. : Le grand moyen de la prière ; Les gloires de Marie ; La volonté de Dieu (ouvrages simples, cordiaux, fort appréciés)
Jean-Pierre de Caussade, s.j. (attribué à) : L’abandon à la providence divine (un chef-d’œuvre)
Saint Louis-Marie : L’Amour de la Sagesse éternelle ; Traité de la vraie dévotion à la sainte Vierge
XIXe siècle
Saint Jean-Marie Vianney : Sélections de ses plus belles pages (pour une piété simple et profonde)
XXe siècle
R.P. Adolphe Tanqueray p.s.s. : Précis de théologie ascétique et mystique (le nom est trompeur : c’est un catéchisme de la vie spirituelle) Anonyme cartusien : Amour et silence
Dom Augustin Guillerand, o. cart. : Silence cartusien (de l’or en barre)
Dom Columba Marmion o.s.b. : Le Christ dans ses mystères (suit le cycle liturgique) ; Le Christ, vie de l’âme (y a-t-il mieux pour donner l’amour de Notre-Seigneur ?)
Père Conrad de Meester o.c.d. : Les plus belles pages d’Elisabeth de la Trinité (un trésor)
Dom Jean-Baptiste Chautard, o.c.s.o. : L’âme de tout apostolat (très bon livre ; afin d’éviter l’activisme)
Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus o.c.d. : Je veux voir Dieu (somme de vie spirituelle à l’école carmélite)
Sainte Thérèse de Lisieux, carmélite : Manuscrits autobiographiques (plus qu’une biographie)